Confinement en famille d'accueil (CPFS)

Comme toutes les familles de France, à l’annonce du confinement, les familles d’accueil travaillant pour la Sauvegarde 26 et accompagnant des enfants au parcours atypique, se sont retrouvées avec eux confinées à la maison.

 

Durant le confinement le CPFS (Centre de Placement Familial Spécialisé) a poursuivi son action. Les éducateurs, la psychologue et les cadres sont venus en soutien de la trentaine de familles d’accueil du service, afin qu’elles ne se retrouvent pas isolées ou démunies dans cette période si particulière. Pour maintenir le lien, des appels téléphoniques étaient organisés quotidiennement, et des photos et des vidéos étaient envoyées par les familles d’accueil. Quelques appels en vidéoconférence ont également été passés. Des diaporamas ont été partagés chaque semaine dans l’équipe et dans l’association, pour que chacun reste informé de ce que les enfants vivaient. Une nouvelle dynamique et un nouveau mode de fonctionnement se sont mis en place pour une partie de l’équipe,  contrainte de poursuivre son travail à distance.

Les familles d’accueil ont dû adapter leur quotidien en fonction du nombre d’enfants accueillis et de leurs âges. Très vite et pour la plupart d’entre elles, une organisation à la journée a été mise en place afin d’assurer un rythme.

Généralement, une demi-journée était consacrée à l’école à la maison. Cela a demandé un travail supplémentaire conséquent pour les familles d’accueil, surtout lorsque les enfants avaient des difficultés scolaires. Mais pour certains enfants plus jeunes, le fait de se retrouver dans leur maison accueillante, avec les personnes qu’ils connaissaient bien, a été bénéfique. Pour les adolescents, dans certaines familles, une heure de balade quotidienne dans les campagnes environnantes a été instaurée. Des activités supplémentaires de jardinage ou de chant ont pu être mises en place afin de les occuper. Certains ados ont révélé des talents d’auteurs-compositeurs en créant des morceaux sur leur vie d’enfants placés.

Ces moments ont montré toute la créativité de ces jeunes. Avec les plus petits, beaucoup d’activités manuelles ont été organisées : sculptures en béton, cailloux peints, collages en papier, couture, cuisine, colliers de perles, énormément de dessins... Certains dessins étaient échangés avec la psychologue, qui demandait également aux enfants qui le souhaitaient d’écrire sur leur quotidien confiné. 

La plupart des familles ont plutôt bien vécu cette période, malgré la densité des efforts fournis, car les enfants se sont globalement bien adaptés. Les visites à domicile ont repris dès le mois de mai ainsi que l’accueil des enfants à la journée dans la villa de la rue Bonnet. Le service a veillé à ce que chacun puisse se reposer à l’issue de la période, notamment pendant l’été.


Une des familles d’accueil a eu l’idée de construire un «petit train» à l’aide de buggys et de matériaux de récupération, le tout tiré par un tracteur!

Chanson écrite par un jeune pendant le confinement :

Famille d’accueil

À 6 ans placé en famille d’accueil
Au début c’est vrai j’ai eu un peu peur
Quand je suis arrivé sur le seuil
C’est vite devenu ma grand-mère de cœur

Ma deuxième famille m’a accepté
Tout de suite et tel que j’étais
Au bout de 6 ans je suis parti
Complètement abasourdi

Ce n’est pas une vie facile tu sais
Je la vis tous les jours je le sais
Ça a beau avoir mal commencé
Je sais qu’un jour je m’en sortirai

Un an plus tard j’ai fait le deuil
Tous les soirs je gratte des feuilles
Pour refermer mes blessures
Sortir de l’enfance, devenir mature

(...)